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Transformer pour dégrader la performance... Est-ce bien raisonnable?

Commençons par un paradoxe: 70% des transformations échouent, ce qui n’empêche pas l’immense majorité des dirigeants d’essayer d’en faire… et d’échouer. Pourtant le chiffre est connu. Il est même mis en avant par les cabinets qui vendent de la transformation (sous-entendant qu’avec eux ça va marcher).

 

 Les causes d’échec sont toujours les mêmes, stratégie floue et non partagée, piètre exécution et surtout la fameuse résistance au changement, euphémisme managérial pour exprimer l’incompréhension des managers face au manque de clairvoyance de leurs salariés rétifs face au projet de transformation. La résistance au changement, qu’il faut vaincre dans un combat contre l’obscurantisme et les forces rétrogrades.

 Mon vénéré professeur de sociologie du CEDEP, monsieur François Dupuy aimait à nous répéter que « les gens font ce qu’ils font parce qu’ils sont intelligents ». Appliquer ce principe à l’organisation en transformation c’est admettre que les gens qui s’opposent ont de bonnes raisons de le faire. La première étant que l’objectif de toute transformation, c’est-à-dire, réduire les coûts et en particulier de personnel est contraire à leurs intérêts.

Cela est particulièrement vrai pour les seniors, qui se savent par définition, cible prioritaire de toute transformation car moins digitaux, plus chers, moins malléables. De plus ceux-là savent qu’une transformation va mobiliser les meilleurs éléments et se fait toujours en plus des objectifs quotidiens, sans rajouter de ressources supplémentaires.  A moins d’être schizophrène, c’est une perspective fort peu motivante.

Cela nous amène à un deuxième chiffre: selon Gallup dans son étude « State of the Global workplace », 6% des salariés français sont considérés comme « engagés » dans leur travail. Ce chiffre, en baisse d’un point par rapport à l’année dernière nous place à l’avant dernière position mondiale, juste devant l’Italie.

6% dans une PME de 50 personnes, cela représente 3 individus. Si on considère que le dirigeant est une personne engagée dans son entreprise, il nous reste à identifier les deux autres, en priant le ciel qu’ils ne soient pas victimes de la transformation, ce qui laisserait l’entreprise dans un certain désarroi.

Au contraire d’une transformation mal exécutée, et sauf si votre entreprise est constituée uniquement de robots, augmenter l’engagement de vos salariés va avoir un impact significatif et durable sur la performance. Ce travail sur l’engagement doit toujours être un préalable à toute transformation. Et peut-être même une alternative moins coûteuse.

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