TEMANAO

Et si la survie de l’humanité dépendait du caca des baleines ?

Le réchauffement climatique semble inéluctable et le monde se lance à corps perdu dans la course à la réduction des gaz à effet de serre. Pour compenser une partie de nos émissions de CO2, on plante des arbres sans savoir s’ils résisteront à la prochaine sécheresse. 

Il y a pourtant un combat plus urgent et plus important à mener : Sauvegarder un petit animal dont notre survie dépend. J’ai nommé le Krill

Le Krill est un petit crustacé vivant dans les eaux froides de l’océan Arctique. Le phytoplancton dont il se nourrit se multiplie grâce à la photosynthèse en produisant une grande partie de l’oxygène de l’atmosphère et absorbe le CO2 dissous dans l’eau.

Par ses mouvements incessants entre la surface où il se nourrit, et les grandes profondeurs de l’océan où il se réfugie pour se protéger des prédateurs, le Krill déplace le carbone de la surface vers les eaux froides des profondeurs. Son ancienne carapace qu’il perd après la mue et les matières fécales qu’il évacue à plus de 1000 m de profondeur vont tapisser le plancher océanique et rester dans les profondeurs plusieurs centaines de milliers d’années.

Le puits de carbone, constitué par cette pompe biologique permet de capter environ 6 Giga tonnes de CO2 par an soit 15% du CO2 produit par l’activité humaine. Le sens commun voudrait que l’on protège ce contributeur à l’équilibre du climat. Il n’en est rien. La pêche intensive prélève 0,5% de la ressource en Krill par an. 0,5% cela peut sembler faible mais cela représente 30 millions de tonnes de CO2 non capté par an, quatre fois l’impact de la déforestation de l’Amazonie. 

Cette pêche a un objectif dérisoire: colorant pour donner une couleur rose au saumon d’élevage et aux crevettes, compléments alimentaires pour les chiens et chats (« cela leur donne un poil brillant » dit la publicité). Tout ceci est substituable, par des colorants alimentaires synthétiques ou par des huiles de poisson tout aussi efficaces et sans impact sur le climat.

La population de Krill a baissé de 80% depuis les années 60. Les causes en sont multiples: réchauffement de la planète, acidification des océans, pollution, surpêche. Il est urgent de stopper l’utilisation humaine du Krill.

Et le caca des baleines dans tout ça ?

Avant de plonger vers les profondeurs, les baleines s’oxygènent et défèquent. Leurs excréments sont riches en phosphore et en fer qui sont les deux éléments essentiels de la photosynthèse du phytoplancton. Autour du pôle Sud, là où il y a des baleines, il y a du plancton, et il y a du Krill. Là ou il n’y a pas de baleine il n’y a pas de plancton, il n’y a pas de vie.

Il est à noter que les deux nations qui entretiennent une pêche au Krill dans les eaux australes, le Japon et la Norvège, sont les mêmes qui continuent à chasser la baleine malgré l’impact écologique, l’absence de débouchés économiques, et contre leur opinion publique. Le Japon vient ainsi de lancer le plus gros bateau baleinier jamais construit « Le Kangei Maru » pour 44 millions d’euros, et ce par pure idéologie car la majorité des baleines pêchées finiront comme aliment pour chiens et chats, destin identique à celui du Krill. 

Sommes-nous impuissants face à ce constat?

Je ne le pense pas. Le boycott des produits contenant du Krill est une arme, la création d’un label à l’image des labels « Sans OGM » doit être possible. Depuis 1982 la législation européenne interdit la consommation de viande de baleine, pourquoi ne pourrions nous faire pareil avec le Krill? Le point le plus important à mes yeux est que le marché du Krill est de quelques centaines de millions d’euros tout au plus. Si on met en regard ce que les industriels sont prêts à dépenser pour créer des puits de carbone artificiels captant quelques centaines de tonnes de CO2, l’idée d’acheter la flotte de pêche du krill pour la mettre hors d’état de nuire me parait être un investissement for judicieux.

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